Infections urinaires récidivantes et Méatoskénectomie
Les infections urinaires sont récidivantes lorsqu’elles surviennent au minimum 4 fois par an. Dans ce cas là, et notamment en cas de mesures hygiéno-diététiques bien conduites, une consultation avec un urologue peut se justifier.
Recommandations pour la prévention des infections urinaires basses récidivantes
Quelques mesures simples et pratiques permettant de réduire le risque de faire ou de refaire une cystite :
Consultation
Centre d’Urologie du Val d'Ouest
Dr GERARD Thierry : 04 72 19 33 24
Dr MURAT Francois-Joseph : 04 72 19 34 23
Dr PEILLERON Nicolas : 04 72 19 31 78
Centre d’Urologie de la Sauvegarde
Dr Baldini / Dr Deligne : 04 37 49 66 77
Dr Chavrier : 04 72 17 72 16
Centre d’Urologie Lyon 6
Dr Baldini : 04 37 49 66 77
Dr Murat : 04 72 19 34 23
Dr Peilleron : 04 72 19 31 78

Boire beaucoup
Boire 1,5 à 2 litres chaque jour est une très bonne façon de laver la vessie de l’intérieur.
Ne jamais se traiter soi-même
Il est indispensable de consulter son médecin dès les premiers signes de cystite. Des antibiotiques utilisés à mauvais escient peuvent faire que la cystite soit ensuite plus difficile à traiter. En cas de nouvel épisode de cystite, il ne faut donc pas prendre soi-même les comprimés restants d’un traitement antérieur.
Uriner régulièrement et éviter de se retenir trop longtemps
Cela permet d’éviter la stase urinaire qui favorise la cystite : les bactéries qui pourraient être présentes dans la vessie n’ont ainsi pas le temps de s’y accrocher, de s’y multiplier et donc de provoquer une infection.
Uriner systématiquement après chaque rapport sexuel
Les rapports sexuels peuvent favoriser la contamination de l’appareil urinaire féminin par des bactéries présentes au niveau de la vulve. En effet, au cours du rapport sexuel, l’urètre de la femme est largement ouvert ce qui facilite la remontée des bactéries. Pour éviter cette auto-contamination, il est recommandé d’uriner près chaque rapport sexuel.
Avoir une bonne hygiène locale
Cela signifie faire une toilette intime à l’eau et au savon régulièrement, mais pas trop souvent : c’est-à-dire pas plus d’une fois par jour et éviter les irrigations vaginales. Après chaque selle, il faut essuyer ou laver séparément la zone anale et la zone génito-urinaire.
Avoir une lingerie adaptée
Il faut éviter les vêtements trop serrés et la lingerie en synthétique (nylon) qui favorisent transpiration, macération et multiplication microbienne.
Avoir une alimentation équilibrée
Il faut éviter et traiter les épisodes de diarrhées comme de constipation. En cas de constipation, la consommation de légumes verts et de fruits permet de réguler le transit intestinal
La méatoskénectomie: une chirurgie de référence pour une infection urinaire récidivante chez la femme
Les méthodes thérapeutiques médicales ne cessent d’évoluer. Aujourd’hui, la méatoskénectomie est une méthode de référence pour traiter les infections urinaires récidivantes chez la femme. Cependant, comme toute méthode thérapeutique, les indications et contre-indications doivent être respectées.
Les infections urinaires récidivantes chez la femme sont parfois difficiles à traiter. L’ antibiothérapie prophylactique constitue le principal moyen de prévention des récidives mais ne constitue pas une garantie totale quant à une guérison définitive.
En effet, les infections urinaires récidivantes sont généralement liées à l’existence de « réservoir bactérien » ; les antibiotiques induisent parfois des phénomènes de résistance. Les infections urinaires récidivent tant que les réservoirs bactériens ne disparaissent pas.
Ainsi, la chirurgie est parfois proposée afin d’éviter la récidive des infections urinaires chez la femme ; cependant, les indications sont précises et un examen clinique est nécessaire avant d’envisager une chirurgie.
Des études ont maintes fois démontré que les glandes péri-urétrales constitueraient de vrais réservoirs de microbes. Les glandes péri-urétrales comprennent les glandes urétrales et les glandes para-urétrales (ou glandes de Skene ). Les glandes de Skene sont des éléments glandulaires situés au pourtour de l’urètre de la femme. Ce sont des reliquats embryonnaires qui n’ont aucun rôle démontrés, ils dérivent des mêmes tissus que la prostate masculine.
Les bactéries s’accumuleraient facilement au niveau de ces glandes et ne s’en détacheraient pas, même lors du passage des urines. Selon toujours les hypothèses des chercheurs, les rapports sexuels seraient à l’origine de pressions au niveau des glandes infectées (skénite) ; ce qui « réveilleraient » les germes et déclencheraient les épisodes d’infections urinaires.
Il existe aujourd’hui plusieurs techniques chirurgicales proposées pour le traitement des infections urinaires récidivantes chez la femme : dilatation urétrale (en cas de sténose urétrale), méatotomie , urétrotomie …. mais celles-ci ne règlent pas le problème de la skénite très souvent associée.
La méatoskénectomie est considérée aujourd’hui comme un traitement de référence en cas d’échecs des autres méthodes thérapeutiques. Cette technique, mise au point par le professeur Archimbault, ancien chef de service d’urologie à Lyon, cette opération est bien connue des équipes lyonnaises.
Elle consiste à enlever ces glandes qui se trouvent autour des derniers millimètres de l’urètre et à traiter la sténose urétrale quasiment systématiquement associée. L’intervention chirurgicale est effectuée en ambulatoire sous brève anesthésie générale.
La méatoskénectomie est une intervention chirurgicale considérée comme efficace et bénigne ; elle est associée à un taux de guérison élevé (95% selon une étude rétrospective effectuée sur plusieurs patientes) et les complications sont rares.
Cependant, la méatoskénectomie demeure une intervention chirurgicale et seule une consultation auprès d’un urologue expert permettra de déterminer si la patiente est éligible à cette technique.
Dr Thierry GERARD
Auteur de La méatoskénectomie avec urétrostomie périnéale : traitement des cystites récidivantes de la femme in Progrès en Urologie (2003), 13, 445-452